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DERVICHES TOURNEURS D'ISTANBUL

Musique et danse soufies

Formé en 2006, l’ensemble des Derviches Tourneurs d’Istanbul s’est produit à la Philharmonie de Paris, au Festival des musiques sacrées de Fès (Maroc), le New Eleusis Symposia (site archéologique d’Elefsina, Athènes), la Salle Peyel (Paris), le Festival Rimini (Italie), Le Lieu Unique (Nantes), la Salle des Congrès de Monaco, le Théâtre Antique de Bodrum (Turquie), Megaron Concert Hall (Athènes), le Palais de Chaillot (Paris), le Samothrace World Music Festival (Grèce), le Festival de Phaselis (amphithéâtre antique d’Antalya) …

L’ensemble propose une nouvelle création. Un spectacle de musique et danse de haute volée intégrant les éléments de la cérémonie et du rituel soufis.

Lors de certaines représentations, le Chœur Byzantin d’Athènes (issu de l’Association des Mélomanes de Constantinople) se joint au Derviches Tourneurs d’Istanbul. Ensemble, ils présentent le spectacle "ISTANBUL : Du chant byzantin à la tradition soufie". La rencontre exceptionnelle de deux grandes musiques liturgiques d’Istanbul : l’une chrétienne, remontant au IVème siècle au temps de l’Empire byzantin ; l’autre née sous l’impulsion de l’ordre mystique des Mevlevis (soufis), fondé au XII siècle par le grand maître Mevlana, Djalâl ad-Din Rûmî.

Spectacle à la Philharmonie de Paris le 13 sept 2025
Lien de l’événement

Derviches Tourneurs d’Istanbul

Ensemble dirigé par Mete Edman

 

Orchestre
Mete Edman • oud et voix
Emre Isik • ney
Mustafa Dedeoglu • kanoun
Kaan Sezerler • kementché
Rifat Caliskan • bendir

Danseurs
Deniz Evren Gügüs
Pinar Yatarkalkmaz
Gökhan Denkel
Erdinç Mustafa Kızılöz
Gökhan Demir

Direction artistique Kenan Öztürk
Direction de production Ekim Öztürk

Management CaféTurc Music & Arts

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Texte de Sami SADAK, universitaire et ethnomusicologue :

Les Derviches Tourneurs d’Istanbul, dirigés par Mete Edman, forment un ensemble mixte — femmes et hommes — ayant adopté le soufisme turc comme voie spirituelle. Oudiste, chanteur et compositeur, Mete Edman a signé plusieurs œuvres jouées lors de semas contemporains. L’ensemble accompagne les derviches dans une cérémonie authentique, rythmée par les hymnes de grands compositeurs soufis.

Selon la philosophie de Rûmî, la femme est l’égale de l’homme. Les premières communautés mevlevies étaient mixtes ; les femmes n’en furent écartées qu’ultérieurement. Cet ensemble est l’un des rares à avoir réintégré les femmes dans le sema (rituel dansé), renouant ainsi avec l’esprit originel du soufisme de Rûmî.

La musique savante turque s’est développée en lien étroit avec les capitales de l’Empire ottoman. Au XIIIᵉ siècle, Konya devient un centre culturel majeur sous les Seldjoukides grâce à Mevlâna Djalâl al-Dîn Rûmî, poète et mystique persan, qui intègre la musique dans son enseignement spirituel. Après la chute des Seldjoukides, Bursa (au XIVᵉ siècle), puis Constantinople/Istanbul à partir du XVᵉ siècle, deviennent les foyers d’un art musical raffiné, culminant au XVIIᵉ siècle avec des compositeurs comme Itrî et Osman Dede.

L’ordre mevlevi, fondé par les disciples de Rûmî, s’implante à Istanbul et marque profondément la musique ottomane, à laquelle il donne une dimension méditative. Dans l’Istanbul ottoman, l’enseignement musical se transmettait surtout dans deux cadres : l’école du palais Enderûn et les centres soufis, notamment les tekkes mevlevis, considérés comme de véritables conservatoires.

Les derviches tourneurs, membres de cet ordre, incarnent une tradition mystique issue de l’islam médiéval. Leur philosophie, influencée par Rûmî et son maître Shams al-Dîn Tabrîzî, maitre spirituel ismaélien hétérodoxe, prône la quête de l’absolu par l’art et la musique. Le sema, rituel codifié par le fils de Rûmî, Sultan Veled, est encore pratiqué dans le tekke de Konya et d’Istanbul.

Cette cérémonie, signifiant « audition spirituelle », symbolise le mouvement cosmique. Le derviche, bras ouverts — main droite tournée vers le ciel, gauche vers la terre — devient l’intermédiaire de la grâce divine. Son habit est chargé de symboles : le sikke (chapeau) représente la pierre tombale de l’ego, la robe blanche (tennure) le linceul, et le manteau noir, la tombe. Avant de tourner, les bras croisés sur la poitrine évoquent l’unité divine.

Rituel dansé, le sema unit le danseur à Dieu dans une extase mystique. Le ney (flûte), symbole de l’âme en quête de l’Aimé, accompagne la cérémonie avec d’autres instruments traditionnels, créant une atmosphère envoûtante et spirituelle.

Après la conquête ottomane de Constantinople, une nouvelle capitale émergea dans le monde islamique, avec un immense vide à combler sur les plans musical, culturel et religieux. L’Empire ottoman se réclame comme continuateur de l’Empire byzantin (donc romain) et le sultan Mehmet le Conquérant ajoute à ses titres celui de césar de l'Empire romain (Qayser-i Rûm). Cette continuité historique ne se limite pas à la sphère officielle et du pouvoir et se concrétise de manière organique dans différents secteurs de la société : droit, commerce, culture et … musique.

D'un point de vue strictement musical, la civilisation byzantine ne s'est jamais éteinte. Avec l’avènement d’Istanbul comme capitale de l’Empire ottoman débute un puissant processus de synthèse et de modernisation qui conduisit, après un peu plus d'un siècle, à la naissance d'une culture ottomane magnifiquement autonome.

D’une part les ordres mevlevis deviennent peu à peu un vecteur fondamental dans l’incorporation des éléments et techniques de la musique byzantine à la musique savante ottomane. D’autre part la musique ottomane s’enrichit grâce à son ouverture : tout musicien talentueux, quelle que soit son origine, pouvait y contribuer. À Istanbul, où musulmans, Grecs, Arméniens et Juifs cohabitaient, les musiciens de chaque communauté perpétuaient leurs traditions tout en dialoguant avec la musique savante ottomane. Ainsi les compositeurs qui ont enrichi le répertoire des semas ont aussi été influencés par la musique byzantine. On peut aussi citer des figures comme Petros « le Péloponnésien » (1730-1777) actif dans l’Église orthodoxe et chez les derviches mevlevis comme joueur de ney.

VIDÉOS

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